TOGU Architecture

« White Things »
Exposition collective de Lionel SCOCCIMARO, Sylvie RENO, Emmanuel REGENT
du 09 septembre au 15 octobre 2010

www.emmanuelregent.fr

« La ligne d’horizon est un vecteur dans vos immenses formats, dans la construction des images. En quoi votre travail de peintre et de dessinateur fait-il appel à une forme de classicisme dans le traitement?  Et pourquoi?

La ligne d’horizon est une forme constante dans mon travail, principalement dans mes dessins et sculptures (Horizon, 2005, Entre deux lignes, 2007). Il s’agit là encore d’un geste premier : pour dessiner un paysage, l’action la plus simple consiste à tracer une ligne horizontale, c’est le début de l’évasion…
Je dessine avec des feutres fins pour remplir les parties sombres. Il s’agit d’un grésillement graphique qui rappelle le pixel, mais dans un geste laborieux, progressif. Pendant les heures de remplissage, je m’évade en réfléchissant à mes sculptures et aux déplacements de l’hélice.
Le poids des images et des livres se mesure aujourd’hui en kilo-octets. Je dessine la soustraction par l’économie du tracé.  Je peins sur une toile spécialement étudiée pour recréer un grain rappelant les pixels du numérique : je recouvre de matière dans un premier temps, dans un lien plus charnel, physique, pour, après le séchage, poncer la couleur et retrouver la lumière du dessous. Je passe les couches de couleur au rouleau dans un certain ordre mais à rebours, comme on composerait une partition à l’envers. L’imagerie médicale, les vues spatiales, les courbes de chaleurs, la révolution numérique influent fortement ma pratique. Je cherche à voir comment ces technologies peuvent s’infiltrer dans une approche classique de la peinture : pigment + liant / acrylique + eau. Quand je pense « peinture », c’est à la fois liquide et solide : j’envisage la pensée liquide du faire, du mouvement, l’action avant le séchage ; puis la tension, le durcissement, la cristallisation du pigment et du liant en solides sur la toile ou le bois.
J’utilise la ponceuse pour chercher la couleur, la réveiller. Ce geste me permet de retrouver la lumière de l’écran (par derrière) uniquement à partir de peinture acrylique sur de la toile. Sur le modèle des images médicales, j’utilise les contrastes colorés non pas à des fins esthétiques mais pour délimiter des secteurs de formes. Mes dessins identifient des objets identifiables alors que mes peintures identifient des objets non identifiables. »
Entretien avec Emmanuel Régent par Hélène Lallier, avril 2012

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« White Things »
Exposition collective de Lionel SCOCCIMARO, Sylvie RENO, Emmanuel REGENT
du 09 septembre au 15 octobre 2010

www.emmanuelregent.fr

« La ligne d’horizon est un vecteur dans vos immenses formats, dans la construction des images. En quoi votre travail de peintre et de dessinateur fait-il appel à une forme de classicisme dans le traitement?  Et pourquoi?

La ligne d’horizon est une forme constante dans mon travail, principalement dans mes dessins et sculptures (Horizon, 2005, Entre deux lignes, 2007). Il s’agit là encore d’un geste premier : pour dessiner un paysage, l’action la plus simple consiste à tracer une ligne horizontale, c’est le début de l’évasion…
Je dessine avec des feutres fins pour remplir les parties sombres. Il s’agit d’un grésillement graphique qui rappelle le pixel, mais dans un geste laborieux, progressif. Pendant les heures de remplissage, je m’évade en réfléchissant à mes sculptures et aux déplacements de l’hélice.
Le poids des images et des livres se mesure aujourd’hui en kilo-octets. Je dessine la soustraction par l’économie du tracé.  Je peins sur une toile spécialement étudiée pour recréer un grain rappelant les pixels du numérique : je recouvre de matière dans un premier temps, dans un lien plus charnel, physique, pour, après le séchage, poncer la couleur et retrouver la lumière du dessous. Je passe les couches de couleur au rouleau dans un certain ordre mais à rebours, comme on composerait une partition à l’envers. L’imagerie médicale, les vues spatiales, les courbes de chaleurs, la révolution numérique influent fortement ma pratique. Je cherche à voir comment ces technologies peuvent s’infiltrer dans une approche classique de la peinture : pigment + liant / acrylique + eau. Quand je pense « peinture », c’est à la fois liquide et solide : j’envisage la pensée liquide du faire, du mouvement, l’action avant le séchage ; puis la tension, le durcissement, la cristallisation du pigment et du liant en solides sur la toile ou le bois.
J’utilise la ponceuse pour chercher la couleur, la réveiller. Ce geste me permet de retrouver la lumière de l’écran (par derrière) uniquement à partir de peinture acrylique sur de la toile. Sur le modèle des images médicales, j’utilise les contrastes colorés non pas à des fins esthétiques mais pour délimiter des secteurs de formes. Mes dessins identifient des objets identifiables alors que mes peintures identifient des objets non identifiables. »
Entretien avec Emmanuel Régent par Hélène Lallier, avril 2012

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