« Etat des Lieux »
Exposition de Anne-Valérie GASC et Gilles DESPLANQUES
du 10 décembre 2010 au 08 janvier 2011 – Vernissage le 09 décembre 2010
http://www.documentsdartistes.org/artistes/desplanques/
« Cela signifie être pris au piège de l’architecture, de l’objet, de l’usage et du langage (Jimmie Durham). Les titres de Gilles Desplanques révèlent le jeu sémantique d’une stratégie « sur la langue ». Au-delà des mots de passe-passe, le jeu de construction polymorphe mis en oeuvre réfléchit la complexité d’une création ludique et ouverte.Trophée (2008), réalisé in situ, manœuvre
en détournement/retournement. De la matière-même de la paroi jaillit une tête de cerf, ouvrage sur le principe du kirigami (origami qui intègre la découpe). L’artiste accroche chaque lieu de passage à l’oeuvre à son tableau de chasse et rapporte à lui la place du collectionneur.
La Carte du monde à l’usage des artistes et des militaires dessine à sa façon le territoire sans limite de Gilles, dans son formalisme plus que dans sa représentation, à fabriquer des espaces divergents et des déplacements baroques dans le monde a priori connu. Déboussolé tourne/retourne comme cette promesse au spectateur : TOUS les sens seront en perte de repères.
Gilles utilise des objets véhiculaires qui se mesurent au système global du corps. Ses pièces répondent à un système fondé sur la transversalité et l’interconnexion. Des modes opératoires de construction absurdes donnent aux choses la densité d’une histoire. Rébellion et violence assujettis aux consignes de la mode du monde des objets, Le dernier cri (mallette à Intifada) déplace un soulèvement collectif sur un terrain occidental de tueur-à-gage tireur d’élite (potentiellement terroriste et ennemi intime) et son instrument de travail personnel.
Ce « plus qu’un » travail pense la pluralité au sein d’un même « plus qu’un » objet/situation et son éclatement dans une sémiotique schizophrène. Kill Billy devient la figure de l’antithèse d’une des étagères la plus vendue au monde. La consommation littérale de l’objet (15 000 trous) dévoré par un bug de fonctionnalité bricole un art de la guerre aux choses : la duperie « tarantinesque » du titre-valise ; la légende de Billy the Kid attaque le rangement à « l’idéal démocratique Ikéa » à la perceuse calibre 45 (celui de Pat Garett).Chaque oeuvre résonne donc comme une allégorie de l’Autre-chose. Gilles Desplanques intensifie un nouvel ordre des choses et restitue un réel de contradiction et de résistance où toutes les histoires et les formes se cognent, s’embrouillent et se combinent. »
Luc Jeand’heur, 2009
« Etat des Lieux »
Exposition de Anne-Valérie GASC et Gilles DESPLANQUES
du 10 décembre 2010 au 08 janvier 2011 – Vernissage le 09 décembre 2010
http://www.documentsdartistes.org/artistes/desplanques/
« Cela signifie être pris au piège de l’architecture, de l’objet, de l’usage et du langage (Jimmie Durham). Les titres de Gilles Desplanques révèlent le jeu sémantique d’une stratégie « sur la langue ». Au-delà des mots de passe-passe, le jeu de construction polymorphe mis en oeuvre réfléchit la complexité d’une création ludique et ouverte.Trophée (2008), réalisé in situ, manœuvre
en détournement/retournement. De la matière-même de la paroi jaillit une tête de cerf, ouvrage sur le principe du kirigami (origami qui intègre la découpe). L’artiste accroche chaque lieu de passage à l’oeuvre à son tableau de chasse et rapporte à lui la place du collectionneur.
La Carte du monde à l’usage des artistes et des militaires dessine à sa façon le territoire sans limite de Gilles, dans son formalisme plus que dans sa représentation, à fabriquer des espaces divergents et des déplacements baroques dans le monde a priori connu. Déboussolé tourne/retourne comme cette promesse au spectateur : TOUS les sens seront en perte de repères.
Gilles utilise des objets véhiculaires qui se mesurent au système global du corps. Ses pièces répondent à un système fondé sur la transversalité et l’interconnexion. Des modes opératoires de construction absurdes donnent aux choses la densité d’une histoire. Rébellion et violence assujettis aux consignes de la mode du monde des objets, Le dernier cri (mallette à Intifada) déplace un soulèvement collectif sur un terrain occidental de tueur-à-gage tireur d’élite (potentiellement terroriste et ennemi intime) et son instrument de travail personnel.
Ce « plus qu’un » travail pense la pluralité au sein d’un même « plus qu’un » objet/situation et son éclatement dans une sémiotique schizophrène. Kill Billy devient la figure de l’antithèse d’une des étagères la plus vendue au monde. La consommation littérale de l’objet (15 000 trous) dévoré par un bug de fonctionnalité bricole un art de la guerre aux choses : la duperie « tarantinesque » du titre-valise ; la légende de Billy the Kid attaque le rangement à « l’idéal démocratique Ikéa » à la perceuse calibre 45 (celui de Pat Garett).Chaque oeuvre résonne donc comme une allégorie de l’Autre-chose. Gilles Desplanques intensifie un nouvel ordre des choses et restitue un réel de contradiction et de résistance où toutes les histoires et les formes se cognent, s’embrouillent et se combinent. »
Luc Jeand’heur, 2009